Votre vie est une partie de cartes

Votre vie est une partie de cartes, comment décidez-vous de la jouer ?

Je dis souvent à mes coachés, l’important, ce qui compte, là, aujourd’hui, c’est le présent. Ce qui compte c’est ce que je fais maintenant. Ce n’est pas mon passé, ce qu’il m’est arrivé, ce que j’ai vécu, subi ou traversé, ce qui compte c’est ce que je fais aujourd’hui avec tout ça.

Je prends alors souvent l’exemple du jeu de cartes.

Imaginez vous assis à une table de poker ou de belotte, imaginez vous recevoir vos cartes, par le fruit du hasard peut-on penser, ou par volonté du ciel, vous avez ces cartes-là, et pas d’autres cartes.

Peu importe la nature de votre main, peu importe ce que vous pensez ne pas pouvoir faire avec ce jeu à ce moment-là, dans cette partie-là ; vos cartes ne changeront pas et vous devrez jouer avec. Et c’est ça qui est important, c’est où il faut poser son énergie.

Imaginez-vous maintenant pester sur votre main, dénigrer vos cartes, bougonner intérieurement et envier le jeu de votre voisin ou de votre voisine. Imaginez l’énergie déployée et gaspillée à vous concentrer sur le jeu parfait que vous n’avez pas. Imaginez le temps perdu à loucher sur les cartes de votre adversaire et à maudire à quel point il ou elle a de  la chance, alors que vous, malchanceux ou malchanceuse que vous êtes, vous avez un jeu pourri. Voilà toute cette énergie mise à la poubelle à vous concentrer sur que vous n’avez pas, en l’occurrence le jeu de l’autre et sur ce que vous n’êtes pas, en l’occurrence, l’autre.

Maintenant, demandez-vous « comment gagner une partie en me focalisant sur les cartes qu’il me manque ? ». Ce n’est pas possible. On ne gagne pas une partie de cartes, peu importe le jeu, en se focalisant sur les cartes qu’il manque dans notre main.

Alors la solution c’est quoi ? Et bien la solution de vous concentrer sur vos cartes. La seule solution c’est de vous concentrer sur ce que vous avez dans les mains.

Dans le Taoïsme, on dit que ce qui est donné par le ciel, c’est la forme (on l’appelle XING). Et en fait, ce sont ces cartes dont je vous parle depuis le début. Ce que le ciel vous a donné à vous et non pas à votre voisin, votre sœur, votre frère, votre conjoint, vos parents, vos enfants ou vos amis, ce sont exactement les cartes parfaites dont vous disposez pour jouer votre vie sur terre.

Il n’est pas toujours possible d’avoir un jeu parfait, de toute façon, il faudrait toutes les cartes du paquet pour que cela soit le cas. Nous, nous n’avons que quelques cartes, et parfois elles sont pourries. Ce qu’il faut comprendre en réalité c’est que c’est avec mon état que je vais jouer ma partie. C’est grâce à mon état intérieur, mon placement, ma foi, ma façon de voir le jeu – et donc la vie – que je vais jouer mes cartes le mieux possible, et qui sait, que je vais peut-être remporter la partie.

Ça rejoint l’idée de l’injustice. Je vois beaucoup de personnes au cabinet qui ont des histoires de vie hallucinantes, des traumatismes, des épreuves terribles, et tous partagent ce même sentiment : « c’est injuste ».

Oui, il y a une forme d’injustice dès lorsque l’on distribue des cartes.

Si demain vous vous installez à une table pour jouer à n’importe quel jeu, il y aura une forme d’injustice. C’est un fait. Nous ne sommes pas égaux dans la composition de notre main. Ok, ça, nous n’avons pas d’autres choix que de l’accepter. Si je me concentre sur cette idée que la vie est injuste, je ne fais rien du jeu qui m’est offert. Je ne fais rien de l’opportunité que l’on m’accorde en m’offrant un siège à cette table de jeu. La naissance, c’est une place autour de cette table. Ceux qui ne sont pas nés ne sont pas à cette table avec nous aujourd’hui.

Ce sentiment d’injustice il nous bloque, il nous arrête, il nous freine, il nous fait ressentir quelque chose d’incorrect à l’intérieur de nous. Il nous donne l’impression que la partie est vaine. Pourtant, on n’a pas envie de quitter la table pour autant. Mais au lieu de focaliser notre attention et notre énergie sur notre main, on va perdre un temps considérable à ruminer sur l’idée que le jeu de l’autre est meilleur.

Si je crois, en m’asseyant à cette table, que la partie est perdue, alors la partie risque d’être perdue. Parce que je ne vais rien faire pour gagne cette partie. Je ne vais rien faire pour jouer avec le jeu que j’ai parce que je crois profondément au fond de moi que mon jeu n’est pas à la hauteur. Je crois que je pars perdant.

Un joueur qui part perdant arrive perdant.

Aujourd’hui je voulais vraiment vous inviter à voir la vie comme une partie de cartes. Vous êtes à table, vous avez votre place sur cette table ronde qu’est la vie, vous êtes là et vous avez un jeu en main. Depuis votre naissance, votre jeu est là, entre vos mains. Avez-vous déjà eu envie de changer de donne ? Avez-vous déjà eu envie de quitter la partie ? Avez-vous déjà envié la main d’un autre ? Certainement que oui, on a sans doute tous ressenti ça une fois dans notre existence. La solution n’est pourtant pas là. La solution est dans votre capacité à gérer votre main. La solution est dans votre capacité à faire de votre temps autour de cette table la meilleure partie possible.

L’essentiel et l’important ce n’est pas de pester sur ce qui nous a été distribué, l’important et l’essentiel c’est de mettre tout en œuvre pour jouer le mieux possible avec cette donne. L’important c’est donc d’apprendre à gérer vos cartes.

Nous n’avons aucun pouvoir sur la distribution de nos cartes de départ. Par contre, nous avons du pouvoir sur la façon dont nous allons jouer ces cartes.

Cela nous ramène à une notion intéressante qui est qu’il faut apprendre à sentir si les choses dépendent de nous ou non, si cela ne dépend pas de nous, il faut lâcher, on y peut rien, on n’a aucun pouvoir (comme dans la distribution). Cependant, être plus heureux, ça nous appartient (comme dans le jeu de chaque manche). Cela vaut réellement le coup d’investir dans ce jeu et d’en faire la meilleure main possible, pour soi.

Beaucoup de personnes sont malheureuses parce qu’elles n’ont pas compris comment jouer avec les cartes de leur existence.

Quand on arrive à faire avec ce que l’on a plutôt que de pleurer sur ce que l’on n’a pas, alors la vie est merveilleuse.

Cet article est retranscrit depuis l’épisode 94 de mon Podcast.

Merci de votre temps et de votre lecture.

Chaleureusement,
Margaux.

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