Je vous propose de commencer cette nouvelle année scolaire avec l’ultime accord Toltèque : Soyez sceptiques, mais écoutez !
« Ne vous croyez pas vous-même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est-ce vraiment la vérité ? Écoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message. »
Il nous apprend à être sceptique, mais à écouter. Il nous partage l’idée selon laquelle chacun d’entre nous vit dans sa réalité, fondée sur ses croyances, ses expériences, son éducation, son passé… bref que chacun voit et aborde la vie via un prisme différent. Jusque-là, je ne peux que être en accord avec cet accord !
La question de la vérité est déjà intéressante ; existe-t-il une vérité absolue ? Non, pas à mon sens. Est-ce que cela est problématique ? Non, je ne pense pas. Au contraire, on confronte des croyances les unes autres aux autres, des expériences de vie, des valeurs, des vérités…
Est-ce que je comprends ce que l’autre est en train de me dire ? Si je ne comprends pas la vision du monde et de sa réalité, pourquoi est-ce que je ne comprends pas ?
La méditation est un exemple qui me semble intéressant ; au début, on ne comprend pas, on ne voit pas l’intérêt de méditer, on n’y arrive pas, on ne saisit pas l’essence de cette pratique. Mais justement, en pratiquant, on expérimente, on vit, on comprend avec le corps et l’esprit et non plus avec le mental. On arrive à assimiler le pouvoir de la pratique, on se met à comprendre de quoi il s’agit. Plus on pratique, plus on assimile. Il en va de même pour les échanges avec les autres, tout ce que je vous raconte par exemple, dans mon podcast ou sur mon site, vous pouvez penser que ce sont des bêtises, vous avez le droit de ne pas me croire, et je vous invite à ne pas me croire sur parole, à être sceptiques, à devenir curieux, à poser des questions, à faire des recherches, par conséquent à rester ouvert à une réalité qui n’est pas la vôtre.
« Ne vous croyez pas vous-même » : notre vérité n’est pas immuable, notre vérité est changeante, notre vérité s’appuie sur ce que l’on vit, ce que l’on ressent et ce que l’on découvre en nous ainsi qu’à l’extérieur de nous chaque jour.
Lorsque j’ai commencé ma formation de Taoïsme, j’ai pris quelques claques. Quand j’ai entendu que, selon eux, les fantômes existaient, autant vous dire que j’étais plus que septique. Après 4 ans de formation, en ayant écouté, compris, en ayant cherché, en étant curieuse et ouverte, j’ai fini par changer d’avis sur pas mal de choses. Et c’est super ! Aujourd’hui est-ce que je crois aux fantômes ? Oui, absolument, mais pas dans le sens commun de notre appellation, j’ai compris ce qu’était un fantôme dans cette culture-là. Et je sais qu’en vous disant que je crois à l’existence de fantômes (ou de gué en chinois), vous aurez votre propre vérité et votre propre réalité qui va réagir ! Soit vous serez d’accord et content de n’être pas seul(e) à ressentir ça et à vivre dans cette réalité qui est la vôtre, soit vous penserez que je suis complètement à l’ouest et un peu trop crédule. Ce doute est une force, pour remettre en question ce que vous entendez mais également ce que vous pensez vous-même ! C’est à mon sens de ne « pas se croire soi-même » ; ça permet une ouverture d’esprit, ça permet de se remettre en question, d’accepter que vos croyances soient muables et heureusement ! Sans ça, nous serions bornés et notre égo nous empêcherait d’évoluer en restant bloqués dans des carcans de savoirs que l’on prendrait à tort pour des vérités absolues. Il n’y aurait en somme, plus déchange et de discussion possible entre les êtres, et ce serait sacrément dommage.
Et en fait si j’avais commencé cette première année de formation en me disant que ce sont tous des éberlués, je n’aurais eu aucune raison de rester et de continuer, et pourtant, j’avais qu’une envie, être-là. Donc, j’ai été sceptique aussi vis-à-vis de moi, de mes croyances, de ce qui peut entraver ma pensée, mes critiques… qu’est-ce que cela m’apporte au final ? Est-ce que toute ces choses me sont bénéfiques ou non ? Est-ce que ces croyances limitantes m’incitent et me permettent de développer ma conscience et ma spiritualité ? Et bien non, donc je remets en cause à la fois ce que l’autre me dit, mais également ce que je me dis à moi-même, je décide en conscience de rester ouverte, tout en allant chercher à droite à gauche des informations, en posant des questions, en me permettant de comprendre et ensuite, d’expérimenter. On décide en réalité de se faire notre propre réalité, notre propre perception, et ensuite de constater si cela nous convient ou non.
On peut appliquer ce système de pensée à chaque domaine de notre vie, avec nos amis, notre famille, avec les religions différentes de la nôtre, avec les générations différentes de la nôtre, avec nos collègues de travail, avec la société, les médias, avec le contenu que l’on choisit d’écouter ou de lire (comme cet article par exemple). Je vous invite à expérimenter les choses, à vous montrer curieux et à écouter ce que l’autre vous dit vraiment, avant de bâcler d’un revers de main une idée car elle vous dépasse et ne fait pas – ou peut-être pas encore – partie de votre réalité.
Le mieux, à mon sens, c’est d’être septique après avoir écouté. Être septique avant d’écouter, ça ne s’appelle pas écouter, ça s’appelle entendre pour mieux répondre le contraire. On connait tous des personnes qui lors des débats, ne nous écoutent pas, mais attendent juste que l’on ait finit de présenter notre théorie et notre vision des choses pour mieux confirmer qu’il ou elle a raison et que évidemment, nous sommes dans le tort le plus complet. Le scepticisme est bien présent, mais où est l’écoute ? Quand on est septique, on n’écoute pas, on en train de penser que ce que l’autre dit c’est n’importe quoi.
Dans la formation de taoïsme, on apprend qu’il n’y a rien à croire, rien à accepter ou à refuser ; on nous invite à expérimenter par nous-même et à vivre notre vie comme bon nous semble. J’adore cette idée ! C’est ça, le message du jour ; autorisez-vous à douter à la fois de la parole de l’autre et de la vôtre, apprenez à vous autoriser à expérimenter et à permettre un changement intérieur. C’est le fameux « écouter l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message ». En expérimentant, je vais voir par moi-même ce que renferme ce message, cette réalité-là que je ne connais pas encore. En méditant par exemple, je vais comprendre l’intentionnalité de la médiation et de la pratique et de tout ce qui est véhiculé derrière, et peut-être que j’aurais la chance d’en comprendre le message et de l’expérimenter, de le vivre. Et si je n’y parviens pas, là encore, ça ne veut pas dire que cela n’existe pas, que cela n’est pas quelque chose de réel. Je n’aurais qu’à ressayer à un autre moment, si j’en ai envie et si j’en éprouve le besoin, la curiosité.
Cet accord nous invite à n’être ni trop septique et à tout envoyer balader ni trop crédule et à prendre comme parole sacrée ce que l’on entend. Il y a un juste milieu. On nous invite à comprendre le message derrière les mots, à écouter à un autre niveau, à s’élever, à comprendre l’intention du message ou en tous cas à y rester ouvert et curieux, sans jugement, mais en ayant le droit et la possibilité de questionner ainsi que de vérifier ce qu’il est vous est transmis.
En fait, on n’adopte pas la croyance d’un autre, on en fait notre propre vérité. Lorsque je vous parle du jeûne et du jeûne intermittent au service de la santé, par exemple, je ne vous demande pas d’adopter ma croyance, je vous invite à essayer, à vous faire votre propre opinion, à retracer vos croyances. Si cette pratique vous fait du bien, vous plait, elle deviendra votre réalité et nous partagerons cette vérité et cette réalité-là. On croit tant que l’on n’expérimente pas. La croyance c’est illusoire, ce n’est pas ancré dans une réalité, c’est abstrait. Une réalité passe par le corps, toujours. J’ai faim, c’est une réalité, j’entends les oiseaux, c’est une réalité, je regarde un coucher de soleil, c’est une réalité, mais si je crois, je ne suis plus dans la réalité, je suis dans ma tête, dans mes croyances.
Sois sceptique mais apprend à écouter ; vous l’aurez compris, cela fonctionne ensemble, pas séparément. Vous avez déjà certainement rencontré quelqu’un qui a chamboulé vos croyances, qui vous a transmis des messages qui ont changé votre vie et votre vision du monde, et que vous avez pu expérimenter cette nouveauté et en faire votre réalité et votre vérité. C’est une véritable chance, tout au long de notre vie sur notre chemin existent des êtres humains qui changent notre vie, nous avons le choix d’accepter ce changement et de le vivre pleinement, ou nous avons le choix de faire barrage car nous ne sommes pas prêts, et de continuer à vivre ainsi, jusqu’à la prochaine rencontre…
En tous cas, ces 5 accords toltèques ne sont pas des injonctions ni des vérités absolues d’ailleurs, ce sont des invitations à un mode de vie, à une philosophie de vie, à une approche différente et à une ouverture au changement intérieur. Le but ? Vivre mieux, vivre plus libre, plus heureux. N’oubliez pas que l’important est tout simplement de faire de votre mieux, et ce serait déjà très bien.
Encore une fois ce partage est une part de ma vérité à moi, l’interprétation même de cet accord est une part de ma réalité et de ma vérité, en tous cas une vérité qui est là aujourd’hui, et peut être que dans 3 ans, 5 ans 10 ans elle aura changé.
Et vous, quelle est votre vérité sur ce cinquième accord toltèque ?
À très bientôt,
Margaux.

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