Trouver sa place

Trouver sa place, au sein de la société, de sa famille, de son équipe de travail ou d’une salle de cinéma est un vrai choix que l’on ne fait pas toujours de façon consciente.

Comment vous placez-vous au restaurant ; pourquoi telle table et pas une autre ? Ou au théâtre, pourquoi ce fauteuil, dans ce coin-là et pas un autre ?

Souvent, la recherche d’un lieu correspond à notre besoin de sécurité. Cela est présent partout dans notre quotidien ; la façon dont on croise les personnes sur un trottoir, la façon dont on marche dans la rue ou la façon dont on se positionne en présence d’un groupe ; ces choix infimes sont en réalité intuitifs, ils sont viscéraux et ils dépendent de notre instinct de survie. La question de la place est en relation directe avec notre instinct de survie.

Dans un espace, vous allez repérer les endroits qui vous plaisent et qui vous parlent en quelques secondes seulement et de manière totalement inconsciente. Cela passera donc d’abord par le regard. Les choix de placement dans une pièce se font par le biais de l’inconscient ; ils sont liés à nos peurs. Les murs sont souvent sécurisants. Gardons bien à l’esprit qu’il n’y a pas de bons ou mauvais endroits, c’est propre à chaque personne, en fonction de son état du moment, son état émotionnel, spirituel, mental et physique. Vous avez peut-être déjà ressenti dans votre vie une « mauvaise énergie » dans un lieu ou chez quelqu’un, une gène à l’endroit où vous vous trouvez. Si cela vous est déjà arrivé, vous avez sans doute dû vous sentir mal à l’aise, cela peut arriver et vous avez le choix de vous écouter. Un lieu peut être bon pour vous et mauvais pour quelqu’un d’autre ; cela dépend fondamentalement de chaque individu.

L’énergie, quand elle est présente, le plus important est qu’elle vous convienne. Ressentir où est sa place n’est pas chose aisée, mais en être conscient et accepter où elle n’est pas, c’est déjà un premier pas.

Se placer physiquement et par rapport aux autres, c’est difficile. Pour réussir à se placer correctement pour soi et pour l’autre, il sera primordial de vous connaitre ; de savoir comment vous fonctionnez et comment vous êtes, à l’intérieur. Mais pour se placer correctement, il sera également essentiel de réussir à comprendre l’autre, car on se place systématiquement par rapport à quelqu’un d’autre. Nous ne sommes pas seuls face à nous-même dans cette question de la place ; c’est inévitablement par rapport à autrui. Je vous en ai parlé dans l’épisode 5 minutes de mercredi, nous existons grâce aux autres et pour les autres ; notre place ici bas est en étroite relation avec autrui.

Finalement, quel est le plus aisé ; se comprendre soi-même, ou comprendre l’autre ? Peut-on comprendre l’autre si l’on ne se comprend pas d’abord soi-même ? Et vous, qu’en pensez-vous ?

Pour comprendre l’autre, on agira exactement de la même manière que pour nous comprendre nous-mêmes ; nous allons intégrer qu’une personne est le résultat d’une histoire, d’un vécu et d’un passé. Il n’est malheureusement pas évident de comprendre l’autre si l’on se base sur ce qu’il renvoie, car nous renvoyons tous sans cesse une image de nous, changeante, mouvante, adaptable aux situations et aux personnes. Nous fabriquons tous une image de nous, une toile de fond, afin qu’elle soit socialement acceptable ; mais qui sommes-nous réellement à l’intérieur ? Le savons-nous seulement ?

Connaître vraiment l’autre, c’est très compliqué, tout comme se connaître soi-même. Cette compréhension – qui devrait venir du cœur, de l’intérieur – elle se heurte très vite à des conceptions mentales, à des idées, à des jugements, à des croyances… Mais en réalité, pour comprendre profondément quelqu’un, il ne faudrait avoir aucun préjugé, aucune projection, aucune intention. Est-ce seulement possible ? J’ai le cœur à penser que oui. Nous avons tendance à nous mettre mutuellement dans des cases, notre nature humaine nous pousse au jugement, mais à chaque fois que nous jugeons, nous ne comprenons pas.

Alors voilà, finalement, pour trouver sa place et se l’approprier il est essentiel de s’écouter, d’apprendre à se connaitre pleinement et il est essentiel également de prendre en compte l’autre en face de nous. Dans cette démarche, nous aurons l’intention de ne pas juger l’autre quand bien même c’est une réaction fréquente et normale chez l’être humain. Le terme « réaction » nous indique bien que ce n’est pas quelque chose de contrôlé, mais il est tout à fait possible d’en prendre conscience et ainsi, de limiter au maximum ces réactions de jugement. Nous essayerons de comprendre celui face à qui nous ne parvenons pas à trouver notre juste place. Si nous décidons de fuir plutôt que de travailler sur notre place vis-à-vis de cette personne, le même phénomène se reproduira encore et encore jusqu’à ce que l’on comprenne sur quoi nous devons travailler, intérieurement. C’est la conception circulaire, dans la vie, il y a des choses qui se répètent et c’est aussi une vision de l’apprentissage ; les situations se présenteront jusqu’à ce que l’on apprenne et dès que l’on aura appris, elles ne se présenteront plus.

Pour se connaitre soi-même et se comprendre, nous avons tous besoin de moments de silence. Nous devons apprendre à nous arrêter, à nous poser, à nous retrouver face à nous-mêmes et à nous voir tels que nous sommes profondément.

Afin d’ancrer notre place et de se l’approprier correctement nous essayerons de ne pas nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, de ne pas nous mêler de la vie de l’autre, et peut-être même, pourquoi pas, de parler moins et de moins adopter un rôle d’interventionniste. Trouver sa place c’est extraordinaire, mais notre devoir quant à l’autre est aussi de lui laisser sa place ; de le laisser être qui il est, là où il en est dans sa vie et dans son histoire personnelle. C’est ne plus jouer le rôle du sauveur pour l’autre, et peut-être essayer de se sauver soi-même, de s’aider soi(même à être le plus juste possible, le plus ancré possible ; d’être, à sa juste place.

Si vous prenez votre place de façon juste et respectueuse, vous laisserez la possibilité à l’autre d’en faire autant. Deux personnes qui ont leur place l’une aux côtés de l’autre s’offriront la liberté d’exister pleinement en tant qu’être humain. Je vous parle de ça aujourd’hui parce que moi même j’essaye de trouver ma place, et je me rends compte que ce n’est pas forcément facile et qu’il y a des endroits où je ne sais même pas la définir vraiment. Dans ce cas là, s’interroger sur l’autre, sur les personnes qui forment mon cercle social c’est très intéressant c’est même primordial. Chercher sa place dans son couple, sans écraser l’autre mais sans non plus se mettre en retrait, chercher sa place au sein de sa famille, sans prendre les devants de la scène mais sans faire passer ses émotions et sentiments en dernier. Prendre l’autre en considération sur son chemin de vie, son chemin à lui dont je ne sais rien, même si je connais la personne. Je ne peux pas savoir ce qui traverse son cœur, ses peurs, ses angoisses, des projections, ses attentes, ses blocages… Aussi, en laissant la place à l’autre, nous développons une capacité à nous laisser une place à nous aussi.

Le sentiment de ne pas avoir sa place dans le monde est quelque chose de fort et source de mal-être. Ne pas trouver sa place c’est aussi en lien étroit avec notre relation et notre rapport aux autres, aux personnes qui nous entourent au quotidien.

Personne n’est ici par hasard, je vous le dis souvent, vous avez un rôle, une place bien définie et primordiale dans cet univers et je vous souhaite de l’embrasser, de la trouver de la saisir et d’en faire quelque chose de magnifique, à l’image de vous-même ; car vous êtes quelqu’un de magnifique et d’extra ordinaire, ne l’oubliez jamais. Faire pour l’autre c’est admirable, mais parfois il est important de se regarder dans un miroir et de se demander ce que l’on fait pour soi, pour être à sa juste place, se respecter et par conséquent, laisser à l’autre, la liberté d’en faire tout autant.

J’espère que cet article vous aura plu et pourquoi pas, qu’il vous aura parlé !

Je vous souhaite une très belle journée, à bientôt pour un nouveau partage.

Margaux

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